Louise Arner Boyd, la femme qui a dompté l'Arctique
Description
Dès ses plus jeunes années, il ne fait aucun doute que Louise Arner Boyd se destine à devenir une grande aventurière. Elle est la fille de parents fortunés, et vit une enfance heureuse qui l'amène à voyager régulièrement. Laissée orpheline à l'âge de 32 ans, après que ses frères puis ses parents sont morts, elle se lance corps et âme dans sa passion pour l'exploration. Cette femme élégante et cultivée est aussi une cosmopolite, et se découvre en 1924 une passion pour le tourisme en Arctique.Mais en 1928, un concours de circonstances lance Louise sur les traces de Roald Amundsen – le grand explorateur norvégien disparu en avion lors d'une mission de sauvetage – et change sa vie à jamais. Après cet événement, Louise se donne une nouvelle mission : se faire la porte-parole des régions polaires, transmettre leur beauté au monde, et contribuer à la recherche scientifique afin de percer le mystère de ces contrées glacées.Nous vous invitons à découvrir son incroyable périple dans ce nouvel épisode de Chasseurs de Science. Merci à Charlotte, de la chaîne Youtube Langues de Cha', qui prête sa voix à Louise Arner Boyd, et à Sébastien Carassou, de la chaîne Le Sense of Wonder, qui prête la sienne au Dr John Schilling.
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Transcription du podcast :Juillet 1928. Arctique. Le Hobby navigue péniblement entre les plaques de glace qui constellent la surface des eaux teintées d’or. Il est 3 heures du matin et un groupe de marins jouent au bridge à la lumière du soleil qui se lève à nouveau après avoir frôlé l’horizon de ses rayons. À la proue du navire, une femme contemple le paysage qui s’étend devant elle. Elle songe. Ce qui devait s’annoncer comme un voyage de plaisance a pris une tournure bien différente de celle qu’elle espérait. Chaque nouveau jour qui passe sans résultat, son espoir et celui de l’équipage est un peu plus entamé par la dure réalité qu’elle refuse encore de contempler. Et pourtant, alors qu’elle regarde par-delà le bastingage, elle ne peut s’empêcher de ressentir un profond sentiment d’exaltation, une flamme féroce qui rugit en elle et l’appelle à l’aventure. Retrouvera-t-elle Roald Amundsen ? Elle l’ignore encore. Mais au loin, dans le scintillement du lever de soleil sur la glace, Louise Arner Boyd distingue les prémisses d’une nouvelle vie qui l’attend.Louise Arner Boyd naît le 16 septembre 1887 dans la ville de San Rafael, en Californie. Elle est la fille de John Franklin Boyd et de Louise Cook Arner, et la petite-fille d’un chercheur d’or dont la fortune a assuré à la famille une place parmi l’élite de l’époque. En dépit de son rang social et contrairement à d’autres jeunes filles en son temps, Louise bénéficie d’une grande liberté durant ses jeunes années. Tous les étés, elle arpente les sentiers vallonnés entourant le ranch familial d’Oakland Hills. Avec ses frères Seth et John, elle part à l’exploration du mont Diablo, campe dans la nature, monte à cheval, pêche, chasse, laissant déjà deviner les contours de la grande aventurière qu’elle s’apprête à devenir.Mais avant d’affronter les obstacles de la nature, une autre épreuve, plus difficile, attend Louise. Ses frères meurent à quelques mois d’écart d’une maladie cardiaque alors qu’il ne sont qu’adolescents. Dévastés, John Boyd et Louise Arner cherchent du réconfort auprès de leur fille. Ensemble, ils abandonnent une partie de la propriété à la mémoire des fils perdus, et entreprennent une série de voyage qui les mène régulièrement en Europe.Au printemps 1919, âgée de 31 ans, Louise prend un train pour Buffalo où elle achète une voiture et s’engage en solo sur les routes de terre qui sillonnent les États-Unis. Durant son périple, elle explore sa passion pour l’écriture et la photographie en tenant un journal de bord détaillé. En octobre de la même année, sa mère s’éteint, suivie de son père quelques mois plus tard. Désormais orpheline, Louise ne conserve plus de sa famille que la fortune qui lui a été léguée : un presbytère à San Rafael et 3 millions de dollars dont elle compte bien faire bon usage.Elle poursuit ses voyages avec toujours plus d’ardeur et en 1924, elle fait une rencontre qui bouleverse sa vie. À bord d’un navire en direction de Spitzberg, la plus grande île du Svalbard, elle traverse les étendues glacées de la mer de Norvège lorsque son regard perçoit au loin une vision de toute beauté. La banquise arctique se dresse, majestueuse au-dessus des eaux miroitantes du cercle polaire, aussi captivante à ses yeux que l...